Défendre la photographie en tant qu’Art : le pictorialisme

À ses débuts la photographie n’était vu que comme un procédé technique et mécanique. Quelques photographes s’opposaient cependant à cela en la désignant comme un art. En 1886, l’anglais Peter Henry Emerson parle de pictorial art. Le terme deviendra Pictorialisme en France, pour désigner ce mouvement d’artiste. Des Anglais, Français, Allemands, Autrichiens ou encore Américains suivent cette doctrine de détacher la photographie du réel absolu. Plusieurs clubs se créés donc dans divers pays, et sont le théâtre d’exposition, de débats et autres échanges.  

Afin de passer dû mécanique à la création artistique, certains pictorialistes manipulent les photographies, utilisent des filtres ou des supports spéciaux. Tout cela permet de se détacher quelque peu du réel pour faire du cliché une création. Ce mouvement international a dont lié beaucoup de photographe dans leur recherche de la reconnaissance malgré une grande variété de pratiques.

Le courant a duré jusqu’au déclenchement de la première guerre mondiale environ.

Caractéristiques du mouvement et différentes vision

Malgré l’unité formée par leur considération de la photographie comme un art, les photographes se sont séparés en deux écoles principales.

Pour la retouche de l’image

Certains pensent que pour devenir art, la photographie doit non pas reporter le réel mais l’interpréter. Ils se servent donc de diverses ruses pour retoucher le rendu de leurs photographies. Ces clichés s’approchent donc plus de la gravure et de la peinture que d’une photographie « traditionnelle ». La phase de photographie ne devient donc qu’un des éléments aboutissant à une interprétation picturale personnelle. Le photographe aurait donc besoin d’annuler, si on peut dire, le côté distant et sans émotion donné par l’appareil grâce à différents procédés.

Il existe plusieurs fameux pictorialiste de cette école de pensé :

·         Constant Puyo : ce commandant français fût le président du Photo-Club de Paris de 1921 à 1926. La femme était un de ses sujets récurrents, et il était grandement inspiré par le mouvement artistique Impressionniste.

·         Robert Demachy : malgré n’avoir jamais cherché le statut de professionnel, Demachy était un des fondateurs du mouvement pictorialiste et du Photo-Club parisien. Il entretenait aussi des relations avec des photographes anglophones. Ses travaux possèdent souvent des courbes sombres, les rendant similaires à des gravures (exemple ici : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/db/Demachy---Struggle-1904.jpg).  

Pour une photographie naturelle

Pour certains photographes, la photographie devait se faire sans artifice. Ainsi les retouches, les filtres, mélanges de photographies ou autres ruses ne faisaient que travestir la photographie en peinture ou gravure. Bien au contraire elle devait se détacher complètement des arts déjà existants pour suivre sa propre voie. Il fallait également tenter de rendre un visuel le plus près possible de ce que l’œil humain verrait.

On peut citer l’anglais Emerson comme défenseur de cette école de la représentation parfaite avec ses paysages « purs ».